
Biographie
Monsieur Famelart, 47 ans, dirige une ferme familiale dans le sud de la Belgique, reprise en 1996. L’exploitation diversifiée produit des betteraves, de la chicorée, du maïs et du lait avec un cheptel de vaches laitières. Il est épaulé par sa fille Annaëlle, 19 ans, diplômée en agronomie à Soignies. Passionnée par l’agriculture, elle partage son temps entre son rôle de contrôleuse à la réception dans une sucrerie et les travaux à la ferme. Ensemble, ils travaillent à maintenir un équilibre économique et familial dans un secteur en pleine mutation.
Portret: la famille Famelart
Dans le sud de la Belgique, la famille Famelart incarne l’équilibre entre tradition et innovation dans le secteur agricole. À travers le portrait de Monsieur Famelart et de sa fille Annaëlle, découvrez les défis et les ambitions qui rythment la vie de leur ferme familiale diversifiée. Une plongée dans l’univers d’une exploitation en pleine adaptation face aux mutations du secteur.
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Monsieur Famelart, pouvez-vous nous parler de l’histoire de votre ferme ?
La ferme que je gère aujourd’hui est une exploitation familiale transmise par mon beau-père. J’ai repris la ferme en 1996. Nous cultivons des betteraves, de la chicorée, du maïs, et nous avons aussi des vaches laitières. C’est une exploitation diversifiée mais de taille modeste, donc on doit toujours s’adapter.
Annaëlle, comment avez-vous rejoint la sucrerie en tant que contrôleuse ?
Mon père avait vu une annonce dans le Betteravier belge. J’étais encore à l’école en alternance, donc c’était une opportunité parfaite. Je pouvais travailler tout en continuant mes études. J’ai commencé l’année dernière et j’ai adoré, donc je continue cette année.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Annaëlle : J’aimerais travailler à l’extérieur pour accumuler de l’expérience et des revenus avant de reprendre la ferme. Mon père et moi nous répartissons déjà les tâches, mais il n’y a pas assez de travail pour deux à temps plein sur l’exploitation.
Monsieur Famelart : C’est vrai. La ferme n’est pas suffisamment grande pour trois personnes à plein temps. On envisage peut-être d’acheter un camion pour diversifier les revenus. Mais il faut rester prudent, car les investissements peuvent vite peser lourd.
Travaillez-vous en collaboration avec d’autres exploitations, comme une CUMA ?
Monsieur Famelart : Non, on est complètement indépendants. C’est de plus en plus rare, mais c’est ainsi qu’on préfère travailler.
« Sans betteraves, il n’y a pas d’usine, et sans usine, il n’y a pas d’avenir pour la filière. »
Monsieur Famelart
Est-ce qu’il y a des choses que vous aimeriez changer à la ferme ?
Monsieur Famelart : Peut-être acheter un camion pour continuer à rouler après que mes enfants auront repris la ferme. Mais il n’y a pas de grands projets d’agrandissement ou de diversification. On préfère garder ce qu’on a et ne pas s’endetter inutilement.
Annaëlle, avez-vous des frères et sœurs impliqués dans l’agriculture ?
Annaëlle : Oui, j’ai un petit frère qui est en dernière année de secondaire en agronomie. Il est plus intéressé par l’élevage, alors que moi, je préfère les cultures.
Quels défis rencontrez-vous actuellement dans la culture de la betterave ?
Monsieur Famelart : Le prix. Avec les contrats annoncés pour 2025, beaucoup d’agriculteurs vont abandonner la betterave. Les coûts de production augmentent, mais le prix reste trop bas.
Envisagez-vous d’abandonner cette culture ?
Monsieur Famelart : On réduit déjà les surfaces. Si ça continue ainsi, il faudra peut-être arrêter complètement. Mais sans betteraves, il n’y a pas d’usine, et sans usine, il n’y a pas d’avenir pour la filière.
Quels sont vos efforts en matière de durabilité ?
Monsieur Famelart : On fait attention à nos pratiques, mais la betterave nécessite un apport d’azote pour produire des tonnes et de la richesse. On essaye de ne pas exagérer, mais il y a des limites à ce qu’on peut faire sans compromettre les rendements.
Annaëlle : On est raisonnés dans nos pratiques, mais on sent la pression pour produire davantage avec moins. Ce n’est pas toujours simple à gérer.
Quels sont vos espoirs pour l’avenir de la ferme ?
Monsieur Famelart : Que mes enfants puissent reprendre dans de bonnes conditions. J’aimerais qu’ils aient plus de soutien des filières et qu’ils puissent travailler sans les mêmes incertitudes que nous.
Annaëlle : J’espère pouvoir reprendre l’exploitation et poursuivre ce que mon père a construit, tout en trouvant un équilibre entre tradition et innovation.