
Biographie
Marc Alliet (55 ans) est agriculteur à Ath, en Hainaut. Sur son exploitation familiale, qu’il gère avec son épouse et leur fils, il combine élevage laitier robotisé et cultures arables. Convaincu de l’importance de la betterave sucrière, il en cultive une trentaine d’hectares en rotation avec des pommes de terre, céréales, maïs et légumes. Sensible à la durabilité, il pratique le non-labour depuis plus de dix ans et teste régulièrement des techniques alternatives comme les couverts végétaux ou le binage mécanique. Agriculteur pragmatique et engagé, il milite pour une meilleure reconnaissance du métier et un dialogue équitable entre planteurs et sucreries.
Marc Alliet, un agriculteur engagé pour la betterave
Marc Alliet est un agriculteur hennuyer, passionné et convaincu de l’importance de la culture de la betterave sucrière. Installé sur une exploitation familiale diversifiée, il partage son expérience, ses défis et sa vision de l’avenir de la filière betteravière.
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Une exploitation diversifiée et une passion pour la betterave
Pouvez-vous présenter brièvement votre exploitation ?
Mon exploitation repose sur deux activités principales : l’élevage laitier, qui est entièrement robotisé (les vaches vivent sur logettes paillées et sortent en prairie quotidiennement à la bonne saison), et les cultures arables. Nous cultivons de la betterave sucrière, des pommes de terre, des céréales, du maïs, ainsi que des légumes comme les épinards et les haricots.
Depuis combien de temps cultivez-vous la betterave et quelle place occupe-t-elle dans votre assolement ?
La betterave a toujours fait partie de nos cultures. J’y crois, même si elle est parfois juste rentable ou à perte. Actuellement, elle occupe environ 30 hectares, mais cette surface varie au fil des ans en fonction des conditions économiques et des réglementations.
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Des défis techniques et économiques
Quels sont les principaux défis que vous rencontrez en tant que betteravier ?
Les coûts de production ne cessent d’augmenter, que ce soit pour les engrais, le carburant ou les produits phytosanitaires. Il faut constamment ajuster nos pratiques pour maintenir la rentabilité. Par ailleurs, les aléas climatiques rendent la planification plus complexe.
Avez-vous adopté des techniques innovantes pour optimiser votre production ?
Je m’intéresse à des alternatives comme le binage pour réduire l’usage des herbicides, et je réfléchis à l’intégration de plantes attractives pour gérer les pucerons. Mais chaque technique doit être évaluée selon son efficacité et sa faisabilité à l’échelle de l’exploitation.
« Chaque technique doit être évaluée selon son efficacité et sa faisabilité à l'échelle de l'exploitation. »
Marc Alliet
Une approche pragmatique de la durabilité
Quelles pratiques de durabilité avez-vous mises en place ?
Je pratique le non-labour depuis une dizaine d’années, ce qui permet de préserver les sols et de limiter l’érosion. Je suis à l’écoute des nouvelles initiatives, mais certaines, comme les bandes fleuries, doivent encore prouver leur efficacité sur le plan économique et agronomique.
Que pensez-vous des initiatives visant à encourager les pratiques durables ?
Elles sont intéressantes, mais elles doivent être adaptées à la réalité du terrain. On ne peut pas imposer des mesures générales sans prendre en compte la diversité des exploitations. L’idéal serait de proposer des solutions adaptables, avec un vrai retour sur investissement pour les agriculteurs.
Coopération et avenir de la filière
Quel est votre regard sur la relation entre planteurs et sucreries ?
Il faut un équilibre. Les usines font des efforts pour moderniser leurs infrastructures et assurer une production durable. De notre côté, nous devons aussi garantir une production de qualité tout en restant rentable. Il faut que les deux parties avancent ensemble.
Comment voyez-vous l’avenir de la betterave en Belgique ?
C’est une culture qui a traversé les siècles et qui a toujours su s’adapter. Même si elle fait face à des défis économiques et environnementaux, elle a encore de l’avenir, à condition que les acteurs de la filière travaillent ensemble pour la rendre plus compétitive et durable.
Avec des agriculteurs comme Marc Alliet, la betterave sucrière continue d’être une culture d’avenir, alliant tradition et adaptation aux enjeux modernes.