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Meilleurs voeux pour 2025, mais avec une grande inquiétude

Je tiens à adresser mes meilleurs vœux à toutes et à tous. Cependant, en ce début d’année, je ne peux cacher mon inquiétude. Nous, planteurs RT, avons tout mis en œuvre pour mener à bien nos cultures et obtenir un revenu mérité : semis, désherbage, traitements, récolte, stockage, protection avec Toptex, surbâchage … Et pourtant, nos betteraves sont encore là où nous les avons stockées, faute de performances des usines. Il est inacceptable que, par manque de responsabilité et de respect dans un maillon essentiel de la chaîne, nous soyons contraints de supplier pour que nos betteraves soient transformées. Nous avons investi dans des outils qui se doivent d’être performants, non seulement financièrement, mais aussi humainement. Chacun, à tous les niveaux, doit prendre ses responsabilités. C’est une question de survie pour notre secteur, et nous sommes tous concernés.


Ce constat vise spécifiquement la RT. À l’inverse, Iscal a mené une campagne exemplaire, soutenue par des investissements judicieux et aidée, il faut le dire, par de moindres rendements betteraviers. Le prix final pour la récolte 2023 y a d’ailleurs été établi. Pour RT, un prix minimum garanti de 30 euros à 17 % de richesse est désormais fixé pour 2025. Bien que ce soit un progrès, nous espérons que le prix de vente de sucre européen dépassera les 650 euros par tonne l’année prochaine afin d’assurer un revenu acceptable.

Quant au prix final 2024, nous devrons attendre fin mai pour connaître le prix moyen des ventes de sucre dans l’UE entre octobre 2024 et février 2025 (Price reporting de la Commission européenne).


Les tensions géopolitiques actuelles, comme celles liées à l’Ukraine, au Mercosur, ou encore aux décisions de figures politiques influentes, représentent de sérieuses menaces pour la rentabilité de notre culture. Nous dépendons de plus en plus de décisions politiques, souvent déconnectées des réalités et des efforts nécessaires pour produire des betteraves en dessous du seuil de rentabilité actuel, estimé à 30-35 euros par tonne. Cette situation est exacerbée par l’inflation, qui pèse lourdement sur nos coûts. Comment les jeunes planteurs pourraient-ils survivre avec des prix en dessous de ce seuil de rentabilité ? Si l’herbe semble parfois plus verte ailleurs, la réalité est toujours plus complexe. Les planteurs européens sont aujourd’hui pleinement conscients des efforts à fournir pour maintenir la filière.


L’année 2025 sera une année d’efforts : réduction des surfaces, prix minimums encore insuffisants, mais avec l’espoir que ces sacrifices permettront d’assainir le marché et d’assurer un avenir plus stable et rémunérateur. Ces efforts ne concernent pas seulement les planteurs : nos industriels et leurs équipes doivent également profiter de l’intercampagne pour améliorer la performance des usines et honorer la qualité de nos cultures.


Pour maintenir notre niveau de production, des efforts collectifs sont indispensables. Seule une collaboration sincère et engagée peut garantir un avenir pérenne à notre filière. Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année 2025, malgré les défis qui nous attendent. Ensemble, faisons de cette année une étape vers un avenir meilleur.

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