Communiqué de presse - La culture de la betterave sucrière en Belgique sous forte pression
- Hendrik Vandamme

- il y a 5 jours
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L'annonce d'une réduction de 25 % des surfaces cultivées pour 2026 menace de perturber l'ensemble du secteur agricole et les campagnes
14 novembre 2025 - Le secteur belge de la betterave sucrière est confronté à un défi sans précédent. Les deux principaux producteurs de sucre du pays ont annoncé des mesures drastiques pour 2026 : la raffinerie de sucre de Tirlemont propose une réduction de 25 % des surfaces cultivées, tandis qu'Iscal Sugar préconise des “semis raisonnés” afin d'éviter une surproduction de sucre. Ces décisions auront un impact significatif sur la viabilité des exploitations agricoles, du secteur agricole dans son ensemble et des communautés rurales.
Impact sur le secteur agricole et les campagnes
La culture de la betterave sucrière est un pilier essentiel de l'agriculture belge depuis des décennies et s'intègre parfaitement dans une rotation des cultures durable. L'annonce tardive de cette réduction significative des surfaces cultivées en betteraves perturbe considérablement la planification des cultures. Cela entraîne également une réorientation inévitable des choix de cultures, pour lesquels des travaux préparatoires ou une fertilisation organique (avec du fumier) étaient déjà effectués en prévision de la prochaine culture de betteraves. Naturellement, cela se traduit aussi par une baisse des revenus pour des milliers de betteraveries, mais aura également un effet domino sur les fournisseurs, les entrepreneurs agricoles et l'économie locale. L'avenir de nombreuses exploitations agricoles et PME connexes est donc sérieusement compromis.
Les consommateurs ne remarqueront rien (pour l'instant) – mais pour combien de temps ?
Pour le moment, les consommateurs n'ont pas à s'inquiéter : le sucre en morceaux dans leur café et le sucre glace sur leurs crêpes seront toujours disponibles. Mais l'origine de ce sucre est de plus en plus menacée. Si la Commission européenne continue de privilégier les accords de libre-échange comme ceux conclus avec les pays du Mercosur et l'Ukraine, le sucre européen risque d'être de plus en plus remplacé par du sucre importé de régions aux normes de production moins strictes. Cela met sous forte pression non seulement le secteur sucrier belge, mais l'ensemble du secteur sucrier européen.
La Belgique, cinquième producteur de sucre en Europe
Notre pays figure parmi les cinq plus grands producteurs de sucre d'Europe, malgré les défis des réformations européens des années précédentes. Depuis 2004 2/3 des betteraviers belges ont arrêtés le métier. La superficie serait moins que la moitié en 2026 vs. 2004 : moins que 45.000 ha vs. 91.000 ha en 2004. Le succès du secteur après les réformations européennes en 2008 et l'abandon des quotas en 2017 repose sur l'expérience et le savoir-faire des betteraviers belges, qui fournissent année après année des matières premières de haute qualité à des fabricants renommés. Mais, il y a des limites ! Ce savoir-faire et ces filières d'approvisionnement sont aujourd'hui menacés par des décisions malavisées prises au niveau européen.
Un appel aux décideurs européens
En tant qu'association professionnelle des betteraviers belges, la CBB tire la sonnette d'alarme : il est grand temps de revoir la politique européenne. Écoutons la voix des betteraviers, qui contribuent depuis des générations à une production sucrière durable et de qualité. Sans un changement de cap au sein des instances dirigeantes européennes, ce ne sont pas seulement les betteraviers, mais aussi les entrepreneurs agricoles, les industries de transformation et les communautés rurales qui risquent la faillite. Nous sommes exaspérés par les décisions catastrophiques prises pour le secteur agricole ! Halte aux décisions prises sans concertation approfondie sur l'avenir du secteur en Europe et en Belgique !



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